ESPAGNE / FRANCE

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Née en 1963, FLORE est une photographe franco-espagnole. Après avoir travaillé pendant dix ans dans la presse, elle se consacre aujourd'hui exclusivement à son travail personnel.

Par des interventions techniques raffinées dans la chambre noire, telle une alchimiste, FLORE façonne autant qu'elle restaure le monde qui défile sous ses yeux pour en faire des images uniques qui s'éloignent de la photographie conventionnelle, créant une fusion entre le fond et la forme.
Elle questionne le médium photographique en passant avec aisance des techniques les plus anciennes comme le platine-palladium ou le cyanotype, aux plus modernes, les mélangeant parfois et intervenant physiquement sur les tirages avec de la cire, de l'or ou des pigments.
Loin de la nostalgie, son travail teinté de mélancolie interroge le statut de l'image dans nos sociétés contemporaines et tente de proposer une alternative aux tourments du monde en invitant le spectateur à entrer dans son univers poétique.
Parce qu'à la révolte s'oppose l'espoir, parce que les souvenirs s'opposent à la vie, parce que l'éphémère de l'anecdote s'oppose à la pensée, parce que le sentiment s'oppose à l'expérience du visible, l'œuvre de FLORE s'impose par sa singularité.

- SÉRIE -

L'odeur de la nuit était celle du jasmin

Indochine, mousson, humidité, beauté du Mékong et périls de la nuit... Les récits des grands-parents de l'artiste photographe FLORE, qui ont vécu à la même époque et dans les mêmes lieux que Marguerite Duras, ont imprégné son enfance de profonds mystères qui alimentent aujourd'hui un imaginaire partagé entre elle et l'écrivain. Après "Distant Memories", sa première série centrée sur l'adolescence de Marguerite Duras, FLORE continue à "inventer photographiquement" une Indochine mythifiée. Elle propose ici un voyage dans le temps, élargissant le domaine à des espaces non découverts, saisissant ce qui n'a pas nécessairement existé mais dont les prémisses sont acceptées - une vie qui aurait été vécue il y a près de 100 ans, telle que Marguerite Duras l'a racontée dans ses livres.

Cette exposition comprend environ trente-six tirages à la gélatine argentique méticuleusement réalisés par l'artiste dans la chambre noire.