Richard Pak
FRANCE
Instagram @richardpakfr
L'œuvre de Richard Pak, organisée en séries ou en épisodes, est construite de manière empirique, sans dogme ni programme, et sans systématisme. Cependant, comme pour tout artiste, il est évident que l'ensemble de l'œuvre est structuré autour de concepts majeurs et d'une recherche formelle adaptée. Ainsi, Richard Pak a développé sa propre "voie" de manière plus ou moins intuitive. Il n'y a pas d'effets, mais une relation entre les corps, l'oubli de sa propre présence pour révéler l'existence de l'autre. C'est l'idée même de la photographie qui est explorée sans cohérence stylistique de façade ni processus invariant qui justifierait une caution esthétique. Ici, le réalisme s'impose, là, le symbolisme, ailleurs, la métaphore. Que l'approche soit expérimentale et plastique, classique et documentaire, sociologique et fictionnelle, Richard Pak affirme sa liberté d'expression. Car ce qui se joue est souterrain, au plus profond de ce qui façonne sa représentation du monde : le sentiment océanique, la modernité tardive, la puissance des émotions, l'incarnation par l'image. La nécessité de voir la vie pour exister.
Texte de Michel Poivert
- SÉRIE -
L'île naufragée
Nauru, en Océanie, est passé en moins de vingt ans du statut de pays le plus riche du monde à celui de pays le plus pauvre. Son histoire pourrait être une fiction littéraire où la folie des grandeurs et la cupidité ont transformé une île paradisiaque en un désastre écologique, économique et social. L'île naufragée prend les traits d'un conte métaphorique pour dépeindre l'un des grands désastres du XXe siècle. La série met en évidence la dimension allégorique de la plus petite république du monde, une île au trésor qu'il aurait peut-être mieux valu laisser enfouie sous terre.
Avec le soutien du CNAP, Fondation des Artistes, Prix photographie et Sciences.