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Arthur Perset

FRANCE

Arthur Perset est un photographe français né en 1983. Il est membre de l'agence Hans Lucas.
Diplômé du département de photographie de l'université Paris 8 en 2006, il commence une carrière de photographe en France puis s'installe en Tunisie, en Côte d'Ivoire, aux Philippines.
Il est rentré en France en 2018 et est basé au Japon depuis 2022. Il pratique la photographie documentaire. Le travail de Perset interroge la manière dont les êtres humains vivent dans leur environnement et leurs pratiques, représentations et mythologies qui en émergent. Son travail s'intéresse à la manière dont les humains et leurs lieux sont liés et cherche à capter toute forme de transcendance.
Il collabore régulièrement avec la presse, les institutions publiques, les ONG et les entreprises privées.

- SÉRIE -

STYX

STYX est une métaphore, une tentative de rapprochement entre notre monde et la mythologie grecque, avec pour ambition finale la création d'un nouveau lieu. Le point de départ est EDSA, cette autoroute principale qui traverse Metro Manila, ce cauchemar urbain, qui imprime son rythme à toute la ville. EDSA peut être perçue comme une violence pure, et, à partir de cette perspective, il est possible de construire une œuvre. STYX utilise le mythe du fleuve grec qui forme la frontière entre la Terre et les Enfers. Le fleuve est le passage imposé entre les deux mondes et transporte les âmes des nouveaux morts. Les êtres humains circulent et ne sont pas complètement vivants mais pas encore complètement morts. La rivière STYX est la frontière que nous traversons, tout comme cette EDSA qu'il est impossible de contourner et que les gens se résignent à affronter quotidiennement.

Les êtres humains sont montrés dans leur état transitoire. Ni tout à fait humain, ni mort. Les éléments urbains et naturels tels que les fenêtres des bus, les néons de la ville, les véhicules qui roulent, la condensation des respirations, le béton des constructions jouent un rôle dans la construction visuelle de cet état passager et intermédiaire. Les gens errent, ils flottent et sont portés et déplacés par les objets de cet enfer urbain. Ce travail introduit également deux autres concepts. Tout d'abord, la religion. Elle est partout et présentée comme une solution pour supporter le voyage d'un monde à l'autre. Elle est la drogue qui apaise en apportant une cause divine à la question du pourquoi. En ôtant toute responsabilité à l'homme, elle lui ôte toute prise sur son destin et l'aide à accepter un destin qu'il ne maîtrise pas et qui s'impose à lui.
Ensuite, la consommation. STYX fait également le lien entre la religion et la publicité le long de l'EDSA. Le modèle de consommation excessive est une autre religion qui agit comme un palliatif aux souffrances endurées. Prier ou consommer sont deux espoirs qui accompagnent les gens dans ce voyage infernal.

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