Meli s'est établi comme photographe à Figueres en 1945, lorsqu'il s'est installé sur la Rambla. Depuis son studio, il observe la grande vitalité de la société empordanaise. Grâce à son travail, Meli fait rapidement la connaissance d'autres artistes et adeptes de la photographie, dont Joan Vehí, originaire de Cadaqués, qui est l'un de ses premiers clients.

Sa première rencontre avec Dalí est tout autre. À l'invitation de Dalí, Meli, qui voulait absolument rencontrer le peintre et travailler avec lui, se rend à Cadaqués et frappe à la porte de la maison de Dalí à Portlligat. Après une longue attente, Dalí se présente devant lui vêtu d'une sorte de blouse aux couleurs vives qu'il appelle "tapabruts" (littéralement "couvrir la saleté" en catalan) car elle permet de dissimuler les marques des vêtements qui se trouvent en dessous. Cette première rencontre marque le début d'une collaboration et d'une amitié fortes, et surtout d'une grande complicité entre les deux artistes.

Les archives de Meli contiennent des images qui prouvent le lien direct entre la peinture et la photographie. Il est évident que les images qui sortent de l'appareil photo de Meli sont le point de départ d'œuvres célèbres de Dalí. Meli a également réalisé des portraits de l'artiste et de son entourage et capturé des moments inédits de sa vie quotidienne. En somme, le photographe a documenté une époque, immortalisé une ville et laissé à la postérité la chronique picturale d'un instant.