Gael Del Río & Luca Bani

ESPAGNE-ITALIE

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Gael Del Río (Barcelone, 1990) a étudié l'architecture à l'ETSAB et la photographie à l'IEFC et à Grisart. Il se consacre à la photographie d'architecture tout en développant des projets personnels qui ont été exposés au festival Voies Off (Arles), à Fotofever (Paris), à KBr Fundació Mapfre (Barcelone), à LUMA Arles et au Centre d'Arts Santa Mònica (Barcelone), entre autres. Il s'intéresse aux images qui peuvent générer différentes lectures et connexions, qui sont conceptuellement composées de couches multiples et qui peuvent résonner dans le temps et avec des œuvres d'autres disciplines. Luca Bani (Pise, 1982) a obtenu un diplôme d'architecture en 2012 à l'Université de Florence. Depuis 2017, il vit à Barcelone.

Ils perçoivent la photographie artistique comme un moyen d'explorer l'être humain et son essence à travers une observation introspective. Leur activité est centrée sur l'extériorisation de l'immatériel que chacun d'entre nous abrite en lui, tout en poursuivant simultanément une esthétique capable d'exprimer la poésie de l'instant.

- SÉRIE -

L'ineffable

L'exposition "The Ineffable" évoque une forme unique de collaboration ou de contamination dans le travail de deux photographes, un lien entre deux poétiques qui est quelque peu accidentel, quelque peu intentionnel et largement ineffable. La manière dont Gael del Río et Luca Bani abordent leurs genres respectifs (les paysages altérés par le toucher humain et le corps humain transformé en paysage) révèle un lien qui, à première vue, est formel, mais qui découle de leur capacité à atteindre une certaine élévation, à transcender l'anecdotique pour atteindre des aspects universels et intangibles. Luca Bani photographie un corps qui, par l'abstraction et l'anonymat, se transforme monstrueusement en paysage ; Gael del Río capture des paysages que d'autres corps, désormais absents, ont silencieusement traversés et subtilement nuancés, avec une intention sinistre. La complémentarité étrange et inconsciente de leurs images émerge et disparaît comme un éclair.

Luca est là quand Gael capture ces paysages, derrière l'appareil photo ou à côté, juste hors du cadre. Gael se tient devant l'appareil photo lorsque Luca capture ces corps. En ce sens, il ne s'agit pas d'un travail collectif, mais il indique que la présence, l'accompagnement d'autres personnes, consciemment ou inconsciemment, conditionne le résultat des travaux individuels. La présence tangible et physique de leurs corps modifie ce qu'ils voient et ajoute une couche qui ne se révèle que lorsque leurs images sont exposées ensemble. Cette confluence, cette façon paradoxale dont elles se nient et s'affirment mutuellement, n'est découverte que lorsque ces œuvres sont présentées de cette manière, avec un traitement graphique supplémentaire qui agit comme un agent liant : un voile intentionnel qui semble placer les images dans le même élément, les faisant flotter dans un éther intemporel unique qui nous invite à nous immerger.

C'est de cela que parlent les images de Gael del Río et de Luca Bani : la manière indescriptible dont la photographie s'approche de l'inexprimable, du non-dit. Ce qui, en vertu de son caractère extraordinaire, est indescriptible : un lieu, un corps et l'image complexe et la plus complète générée par leur confluence. C'est cela "l'ineffable", quelque chose qui ne peut être réduit à des mots.

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