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Lia Rochas-Páris

FRANCE

Artiste pluridisciplinaire, Lia travaille avec les mots et les images à travers différents médiums : collages, photographies, photomontages, vidéos, écrits poétiques, romans-photos, éditions et installations.
Son approche est basée sur l'observation que tout est un collage. Lia considère chaque ressource comme une pièce d'un puzzle. Elle explore des matériaux qu'elle considère comme des vestiges d'une époque, avec l'intention d'archiver la mémoire et de développer une archéologie personnelle. Ce désir de créer un monde se reflète dans les thèmes récurrents de tension qu'elle explore, tels que l'attraction des corps dans l'espace, la déconstruction érotique, l'apesanteur et le mouvement, les minéraux et leurs vibrations, le cosmos et la Voie lactée.

Lia sonde le plein et le vide, met en évidence les côtés visibles et cachés, et souligne le Ma, l'espace entre les deux, comme la manifestation d'un récit visuel surréaliste ouvert à de multiples interprétations. Titulaire d'un master en esthétique artistique et d'un autre en design et arts numériques, Lia Rochas-Pàris poursuit ses réflexions sur le processus créatif, la matérialité des images et les différentes formes d'archivage.

- SÉRIE -

Eigengrau

Couleur indescriptible perçue lorsqu'on ferme les yeux ou qu'on tente de voir à travers l'obscurité, Eigengrau signifie "gris intrinsèque" en allemand, également connu sous le nom de Eigenlicht, "lumière intrinsèque". Certains s'aventurent à décrire cette couleur comme celle du néant. Pourtant, cette teinte indéfinissable, générée par l'action du nerf optique, émerge comme une percée de l'obscurité, une tentative de l'apprivoiser. Cette teinte, ni noire ni blanche, devient, par le mystère qu'elle dégage, propice à l'imagination, aux images mentales, à ce que l'œil ne peut percevoir mais que l'esprit tente de saisir.

Si le terme "Eigengrau" et les questions esthétiques et philosophiques qu'il soulève m'intriguent, c'est précisément en raison de l'ambiguïté qu'il suggère entre le visible et l'invisible, autrement dit la "Mimesis" intrinsèque à toute création artistique.

Lorsqu'il s'agit de collecter, de déconstruire et de reconstruire à partir d'images recueillies dans des magazines et des livres, la pratique du collage nécessite de faire un choix entre le recto (visible) et le verso (invisible), ce qui constitue une approche unique de cette pratique artistique. Cette complexité se situe entre ce que l'on décide de montrer et ce que l'on finit par cacher, partant du principe que ce qui est caché se devine et laisse l'imagination libre de s'infiltrer.

Entre poésie et "Mimesis", aborder le collage par la notion d'"Eigengrau" me permet de développer une réflexion sur l'indéfinissable, l'intériorité, et d'explorer ainsi le mystère de l'espace mental.

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