Eduardo Soteras Jalil
LIBAN
Né à Córdoba, en Argentine, en 1975, dans une famille libanaise, il a d'abord poursuivi une carrière de comptable avant de se tourner vers la photographie après une rencontre décisive avec l'œuvre de Josef Koudelka à Prague. Largement autodidacte, il a ensuite obtenu un master en photojournalisme à l'Universitat Autònoma de Barcelona. Il a cofondé Ruido Photo en Espagne, ActiveStills en Israël et en Palestine, le projet participatif ActiveVision et l'école de photographie Ruido Formación. Après Neutral Fire en Suisse, il s'est lancé dans des projets documentaires à long terme tout en travaillant comme photojournaliste, notamment pour l'AFP en République démocratique du Congo et en Éthiopie, où il a couvert le conflit du Tigré. Aujourd'hui, il travaille en free-lance pour des médias internationaux et dirige Sling Docs. Fasciné par les gens et les langues, il parle plusieurs langues et vit à Nairobi avec ses deux enfants, Abril et Emil.
- SÉRIE -
Gaza, Mode d'emploi
Avec Gaza, mode d'emploi, le photographe Eduardo Soteras Jalil présente un projet documentaire singulier : une exploration des lieux communs d'un territoire exceptionnel, aujourd'hui menacé de disparition.
Au moment de sa création, l'artiste a conçu ce travail comme une forme d'archéologie préventive, une manière de préserver par l'image les petits détails de la vie quotidienne, ces traces fragiles qui témoignent d'une existence ordinaire dans un contexte extraordinaire. À travers ces photographies, c'est une mémoire intime et collective qui émerge, tissée entre des gestes simples et des paysages familiers, ancrée dans une réalité trop souvent réduite à ses représentations médiatiques.
Aujourd'hui, Soteras considère ce projet non seulement comme une archive nécessaire, mais aussi comme un acte mélancolique : une tentative de raconter son expérience de vie et de travail dans un endroit qu'il décrit comme l'un des plus chers pour lui - et où il s'est senti profondément aimé en retour.
À la croisée du témoignage documentaire et de l'expression personnelle, Gaza, mode d'emploi se déploie comme une cartographie sensible d'un territoire et de ses habitants, où la photographie devient à la fois trace, mémoire et geste d'attachement.
