Ismail Ferdous

BANGLADESH

Photographe et cinéaste bangladais né en 1989, basé à New York (États-Unis) et membre de l'Agence VU'.

Ismail Ferdous a commencé à envisager de devenir photographe alors qu'il étudiait le commerce à l'université East West de Dhaka. Il a beaucoup voyagé à travers le monde, en Asie, en Europe et en Amérique, pour apprendre sur le terrain. Il s'est ensuite attaché à documenter, par la photographie et la vidéo, les questions sociales et humanitaires de notre monde contemporain. Après l'effondrement de l'usine de confection Rana Plaza à Dhaka, l'une des pires catastrophes industrielles au Bangladesh, il a commencé à défendre les effets dévastateurs de l'industrie de la mode rapide sur la population bangladaise (projets The cost of Fashion, puis After Rana Plaza). 

Parallèlement à ses projets documentaires personnels, il collabore régulièrement avec des ONG, des médias et des organes de presse pour lesquels il réalise des reportages traitant du changement climatique, des catastrophes naturelles, de l'accès aux soins ou de la crise des réfugiés. Fin 2016, il quitte Dhaka et s'installe à New York, où il poursuit son travail et réalise notamment des reportages sur la fin du mandat de Trump.

Lauréat de prix prestigieux (deux US National Photo Press Awards, Manuel Ortiz Award, National Geographic explorer grant), son travail est régulièrement publié dans la presse internationale et exposé dans le monde entier : Photoville (NYC, États-Unis), siège des Nations unies (Genève), festival Photolux (Lucques, Italie), Tokyo Photograph Art Museum (Japon), Rencontres d'Arles (France).

- SÉRIE -

Projet Sea Beach

Projet Sea Beach

Les plages du monde entier ont une identité et une culture propres, mélange singulier de traditions locales et de celles apportées d'autres pays par les touristes de passage. Parmi elles, la plage bangladaise de Cox's Bazar (la plus longue plage naturelle du monde) est particulièrement remarquable. 

Ayant grandi entouré de béton dans une ville comme Dhaka, Cox's Bazar a été ma destination de vacances la plus excitante au Bangladesh. Situé à l'extrémité sud du Bangladesh, le long du golfe du Bengale, Cox's Bazar est très différent de ses voisins régionaux tels que les plages de Pattaya en Thaïlande ou de Goa en Inde. C'est l'un des seuls endroits du pays où toutes les cultures se rencontrent et se mélangent, un endroit où l'ensemble de la population bangladaise peut passer des vacances, quel que soit son milieu social.

Les touristes arrivent à la plage vêtus de leurs plus beaux atours, s'approchant délicatement du rivage, impatients de tremper leurs pieds dans l'écume saumâtre. Ils se tiennent comme des pèlerins à la fin d'un voyage, heureux de contempler l'horizon. Des vendeurs ambulants parcourent la plage à la recherche d'acheteurs potentiels, proposant des marchandises et des friandises de toutes sortes. Ici, c'est comme si le temps s'arrêtait, permettant à chacun d'oublier son fardeau. Les enfants glapissent, mais les parents ne répondent pas par des cris rauques. L'air sent le sel et l'affection.

Après avoir vécu plusieurs années aux États-Unis et être retournée à Cox's Bazar, je suis frappée par cette culture unique. Je vois mes souvenirs se refléter dans les baigneurs qui ramassent des coquillages, font des sculptures de sable ou observent les couples de jeunes mariés qui se prennent en photo sur le rivage. Rien n'a changé depuis l'époque où j'y venais enfant, et pourtant cette plage continue de me surprendre. Cette série de photographies représente la dualité de ma relation avec ce lieu, emblématique de la culture balnéaire bangladaise. Un lieu qui m'est à la fois familier et étranger.

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